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Sciences Po Paris : yes we can !

Hadia, de la classe de Terminale ES-L, fait partie du groupe de lycéens qui se sont portés volontaires pour tenter d'intégrer, grâce à la mise en place d’une convention spécifique avec le lycée, une formation universitaire très sélect. Elle a décidé de nous en dire plus sur cette formidable opportunité qu’on lui offre d’intégrer l’Institut d’Etudes Politique de Paris, plus connu sous le nom de Sciences Po. Rien que ça !

Par Hadia Khammassi • La vie du lycée • Jeudi 29/12/2011 • 2 commentaires  • Lu 3281 fois • Version imprimable

     Nous, élèves du lycée Robert Doisneau, avons une possibilité incroyable d'intégrer un IEP (Institut d 'Etude Politique) tel que le prestigieux Sciences Po Paris. En effet,  le lycée Doisneau bénéficie de ce qu’on appelle des « conventions éducation prioritaire » ou CEP. Les CEP  sont une voie de recrutement sélective destinée aux élèves méritants et scolarisés dans des établissements situés en ZEP (Zone d'Education Prioritaire). Alors que vous soyez en S (scientifique), ES (économique et social),  L (Littéraire)  ou STI (Sciences et  Techniques de l'Ingénieur), vous pouvez et vous devez tenter votre chance !  Cette expérience ne sera que bénéfique pour vous, même si vous n'arrivez pas jusqu'au bout du chemin.


      En début d'année de terminale, on nous a expliqué ce qu'était le partenariat Sciences Po Paris. Un groupe de lycéens volontaires doivent préparer un dossier de presse sur un sujet d’actualité bien défini et devra ensuite en  faire une synthèse ainsi qu’une note personnelle. Tout cela sera ensuite présenté à un jury au lycée : il s’agit de la première épreuve d'admissibilité.  L’oral, c’est aussi des tests de personnalité, des questions sans rapport avec le dossier de presse  qui peuvent dérouter les candidats, comme nous l’ont raconté d’anciens élèves de Doisneau qui sont passés par cette épreuve… Enfin, les candidats admissibles iront défendre leur  dossier à Science Po Paris après obtention du baccalauréat.

     Le seul fait d'avoir entrepris cette démarche intellectuelle, de s'être engagé à suivre l'actualité, d’avoir à construire une synthèse d'articles et à passer devant un jury sur un sujet choisi par les candidats  peut donner l'envie de réussir et la motivation nécessaires dans la poursuite d’un parcours en études supérieures.

       Ainsi, le vendredi 4 novembre 2011,  des anciens élèves du lycée, qui sont actuellement étudiants à Science Po, sont venus nous rendre visite. Nous étions tous très heureux mais surtout très impressionnés de les voir. Il y avait deux étudiants : Keivan Helmi  et Wael Abdelhamid, qui entamaient leur quatrième année à l'IEP.  Tous les deux ont en poche une année aux États-Unis grâce à leur parcours ! Nous avions aussi parmi nous deux étudiantes : Sara Helmi (la sœur de Keivan) et Zeynep Koyuncu  qui, elles, entamaient leur deuxième année.



De gauche à droite : Wael, Zeynep, Keivan, Sara.


      Ce jour là, nous les avons écouté attentivement et nous étions très curieux de  tout savoir sur Science Po : nous voulions connaître  leurs parcours,  leurs anecdotes, leurs conseils…Nous prenions tout, absolument tout ! Disons-le franchement, nous rêvions nous aussi d'être un jour à leur place et  depouvoir, nous aussi, raconter nos petites anecdotes et nos propres parcours.




INTERVIEW EXCLUSIVE : 5 QUESTIONS A SARA HELMI


 Pourquoi as-tu voulu intégrer Science Po ?


Sara Helmi :
En terminale je n'avais pas d'idée précise d'un métier ou même d'une branche qui m’intéressait. La seule chose dont j'étais sûre de vouloir était de faire des études longues et à priori dans les sciences humaines.  Je boudais un peu la fac qui m'obligeait à me spécialiser et même dans les cursus bi-disciplinaires, je me voyais mal m'engager avec du droit et des sciences-politiques pour trois ans alors que je n'en avais jamais fait de ma vie. Mes choix post-bacs étaient plutôt orientés vers des prépas notamment économiques mais c'était plus par défaut avec la perspective de faire 10h de maths par semaine, ne plus faire d'histoire ... Le partenariat avec Sciences Po était alors une voie royale, et c'est peu dire, pour réaliser mon souhait d'études longues, généralistes dans un cadre d'études juste extraordinaire.

Comment était ta  première année ? Tes impressions ? Tes surprises ? Tes déceptions ?

S H : Tout d'abord je pense que l'arrivée dans le supérieur n'est facile pour personne et ce quelque soit l'établissement fréquenté. On a beau vous le répéter toute durant toute l'année précédente, le choc n'en est pas moins abrupt. Il se trouve que dans mon groupe d'intégration et dans ma triplette
(une sorte de classe où les étudiants de première année sont destinés à recevoir les enseignements communs, ndlr) j'étais la seule CEP (en référence à la Convention éducative prioritaire).  Rétrospectivement ça n'a pas été si terrible que ça. Dans ma triplette, la plupart des personnes étaient étonnées quand je leur disais que j'avais intégré Sciences Po par la voie CEP.  Je  ne sais pas si c'était un compliment ou s'il était à relier à un stéréotype  (rires).

Au niveau du travail, en soi, ce n’est pas surhumain mais vous ne vous retrouvez qu'avec de très bons élèves qui peuvent être très impressionnants. La première année n'a pas été de tout repos et ça a été plus dur que ce que j'imaginais mais au final on s'en sort ! Il faut se dire qu'il y a des préjugés des deux côtés. Il y a toujours des situations ou des remarques quelque peu désobligeantes. Le problème c'est que, comme souvent, ce sont  les personnes les plus inintéressantes qui font le plus de bruit…

J'ai travaillé avec des gens très intéressants qui ont déjà à 18 ou 19 ans une vie impressionnante et souvent ces gens-là sont tout aussi admiratifs de ton parcours... Il est vrai que, globalement, mon cercle d'amis se compose de CEP mais après avoir passé un an à  la cité U (cité universitaire), on noue de solides liens et la plupart du temps, même si les personnes sont sympas et que vous amusez bien ensemble, vos préoccupations et vos galères dans la vie ne sont pas les mêmes ...



 As-tu une anecdote à propos de ton oral à Paris ?


S H : Je  ne sais pas si ça compte mais dans mon jury, il y avait Hervé Crès, le n°2 de Sciences Po. Sur le coup, quand il s'est présenté et m'a dit "Bonjour je suis le directeur de la scolarité à Sciences Po", je me suis dit « Cool ! Un chef de service administratif  d'une dizaine de personnes ! ». Ce n'est qu'en janvier, quand il a présenté la conférence du Premier Ministre palestinien, que j'ai fait le rapprochement !



Comment envisages-tu l'avenir ?


S H : Pour l'instant mes deux objectifs sont de valider mon année et de trouver un stage super cool pour l'année prochaine !




  Des conseils à nous donner ?


S H : Il faut être confiant  tout en restant humble quand même… mais il n’y a pas de raisons que ça ne marche pas si on ne s'investit pas… Je pense qu'il faut être conscient de ses atouts. Parfois vous pouvez ne pas vous en rendre compte parce que vous  manquez de recul, mais vous avez des qualités propres et même si vous avez l'impression que c'est du blabla superficiel, vraiment, vous avez des qualités à faire valoir. Un peu de confiance en soi et  go !



*******


Ce qui nous a le plus touché,  c'est la proposition qu'ils nous ont fait d'être nos tuteurs. Nous allons être leurs « poulains » pour une année !  Ils nous ont donc tout naturellement demandé de préparer un mini dossier « d'entraînement » pour le mois janvier car ils veulent nous faire passer des oraux d’entraînements. Nous étions surpris et vraiment très contents car c'était une première et nous étions les heureux chanceux de ce dispositif.

Mon avis personnel ne vous aidera peut-être pas mais je pense que Science Po Paris est un véritable coup de pouce pour nous. On pourra dire ce qu'on veut, discrimination positive ou non, ce partenariat est pour nous une sacrée chance de pouvoir espérer intégrer une institution à laquelle nous n'aurions jamais pensé.



A suivre... : les oraux de janvier.




Pour en savoir un peu plus :


http://www.sciencespo.fr/


www.liberation.fr/societe/0101495918-le-bon-accueil-de-sciences-po-a-ses-nouveaux-recus
(article paru sur le journal Libération sur trois anciens élèves du lycée Doisneau ayant intégré Sciences Po en 2004).

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Commentaires

Ca fait rever ! par Serrurier à Paris le Dimanche 16/11/2014 à 19:32

 Merci pour le partage !


je suis tout a fait d'accord par 24option le Mercredi 04/05/2016 à 08:44

 Merci pour cette article