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Nom

Mais qu'est-ce qu'un nom, à quoi sert-il ?

Par Céline Gasser • Vos plumes • Mercredi 11/09/2013 • 0 commentaires  • Lu 1349 fois • Version imprimable

 


Après avoir donné le nom "nom" à son article pour le sauvegarder, Céline Gasser fut prise d'une soudaine inspiration. Une fois tapé et relu l'article à été sauvegardé. Il faut lire tranquillement pour ne pas se perdre dans la logique qui à découlé d'un simple "nom". 



Nom

Trouver un nom à un article avant de l’écrire.

En fait, en y repensant, on donne bien un nom à un enfant avant sa naissance. Même parfois avant sa conception.

Pourtant, on a l’idée du projet d’une entreprise avant de lui donner un nom.

Certes, un enfant n’est pas une entreprise. Mais l’idée est apportée (quelle transition mes aïeux !).

Mon article, s’il n’avait pas eu de nom avant sa conception, aurait eu un tout autre profil ! Peut-être serais-je en train de divaguer sur quelques muriens, bananes épileptiques….

Un nom,  en y repensant, qu’est ce qu’un nom ?

Une appartenance, un soi. Sans nom, on n’existe pas pour les autres. Pas d’apostrophe, pas de courrier, pas de téléphone. On donne un nom à un humain pour qu’il se détache des autres, pour qu’il évolue de lui-même dans un monde qui sera le sien.

L’homme sans nom est un exclu, un rejeté, car on ne sait pas comment l’aborder, ni comment il se sentira vis-à-vis d’un « quelqu’un » qui lui pourra être reconnu, car la reconnaissance est l’appel désespéré de toute une vie. Seul le sage ne ressent ce besoin, pourtant le sage a un nom.
L’exclu est-il un, puisqu’il n’a pas de nom ? L’un ne prend-il forme qu’à partir du moment où il a un nom ?

Le nom est un appui, une base. Il est la première phase de l’échange, la communication passe par le fil du nom, et nombreux sont ceux usant de pseudonymes diverses, usurpant l’image de personnage fictifs issus de leur invention, de leurs souhaits, de leur connaissance, une idole... Changer de nom ! Changer de soi-même !     
Le nom, puissant, fait l’humain même ! Qui n’a jamais eu d’apriori envers un inconnu en n’ayant pour connaissance que son nom ? 
On nous présente même les noms comme forgeurs de personnalités : on nous vante un prénom sous prétexte que l’enfant sera doux, intelligent, fort, rêveur…
Si l’on dit à un enfant qu’on lui a donné un nom associé à un signe distinctif, celui-ci ne sera-t-il pas influencé positivement ou négativement sur son futur mode de vie ? Ne suivra-t-il pas les indications de ses parents dans le but de leur amener plaisir et fierté, ou justement de se diriger à l’opposé de ce que prévoyaient ses géniteurs afin de se révolter contre le destin déjà tracé : ce qui de toutes façons montrera la puissance d’un système à manipuler un peuple : un nom peut aussi servir à modeler et forger.

Un parent, un concepteur d’une idée, d’un personnage, laisse dans le nom le désir de se faire connaître à travers lui, ne serait-ce que par son caractère : humoristique (banane), politique (le nom d’un parti politique pour un journal, le nom d’un gouvernant connu pour un enfant), commémoratif (le nom des grands parents)…

Il peut aussi laisser l’espoir de quelque chose, le souhait : le nom d’un ancêtre prospère, le nom d’un chanteur connu...

Je n’ai pas choisi de m’appeler par mon nom,  c’est ce qui change pour chaque individu : qu’on l’aime ou pas, le nom fait partie de nous comme un membre, il devient nous, on ne se rend plus compte qu’il existe, on est lui, point barre.

Il est toujours étrange d’être confronté à quelqu’un ayant le même patronyme : d’apprendre et découvrir sa conception de ce qui nous avait toujours paru logique, et qui soudain est différent, de voir que rien n’est faux, que tout dépend du point de vue.

Un nom est avant tout un mot, et démontre l’importance que l’humain attache à l’objet ou à l’idée qu’il voudrait avoir de lui-même : donner un nom serait alors acte d’égoïsme, mais si rendre les choses réelles nécessite l’égoïsme, alors soyons-le un instant, histoire de donner forme et utilité à un objet, de créer la vie.  


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