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Une expérience palestinienne

[ INTERVIEW ] Suite à un projet mené par le Service Municipal des Jeunes de Vaulx-en-Velin visant à effectuer un voyage à Beit Sahour (Palestine), Claire Le Pape a décidé d'interviewer une élève ayant participé afin d'en savoir un peu plus et recueillir des informations. Voici donc le témoignage d'Imène...

Par Claire Le Pape • Actualités diverses • Samedi 19/05/2012 • 1 commentaire  • Lu 4885 fois • Version imprimable

Imène Djelassi est étudiante en Première Littéraire au lycée Doisneau. Il se  trouve qu'elle a participé au projet solidaire organisé par une des équipes du Service Municipal des Jeunes...


Parle nous de ce projet ...

Notre projet c'était de faire une coopération décentralisée entre la ville de Vaulx-en-Velin et la ville en Beit Sahour, qui se trouve en Palestine
(ce terme désigne l'ensemble des territoires palestiniens, ndlr). Lors de ce voyage, on a décidé d'instaurer un forum de la jeunesse pour qu'il y ait un échange entre les jeunes Vaudais et les jeunes Palestiniens. Nous avons fait ça pendant les vacances de février. Eux, ils sont venus pendant les vacances de Pâques et on a fait le même échange avec un forum de la jeunesse à Vaulx-en-Velin.






Combien de temps cela a-t-il duré ?


Nous sommes partis du 16 au 26 février.


Combien cela vous a coûté ?


Nous n'avions qu'une participation de 150 € à fournir, mais on n’en sait pas plus sur le coût détaillé du projet. Il a été organisé par le Service Municipal des Jeunes.


Combien étiez-vous à partir ?

8 jeunes et 4 animateurs.


Tous du lycée Robert Doisneau ?

Non. Nous n'étions que trois élèves du Lycée Robert Doisneau. Les cinq autres venaient d'autres établissements.



Qu'est ce qui t’as motivé à partir et à participer à ce projet ?


Dans un premier temps, c'était de pouvoir partir en Palestine . Pour moi, c'était un rêve de pouvoir y aller. Ensuite, ce qui m'a motivé, c'est de pouvoir parler avec d'autres jeunes, échanger, pas qu'avec des Français mais aussi avec des gens d'autres pays, surtout que ce ne sont pas des jeunes comme les autres parce qu'ils subissent des choses dangereuses au quotidien...

" Ce ne sont pas des jeunes comme les autres parce qu'ils subissent des choses dangereuses au quotidien..."



Parlaient-ils Français ?


Non. On parlait arabe littéraire et anglais
.



Qu'as-tu appris ? Que cela t'a-t’il apporté ?

Dans notre groupe ça nous a beaucoup changé... On a une autre vision du monde. Nous nous plaignions des "check-points" (points de contrôles) et autres : on s'est rendu compte qu’en fait on a une vie plutôt simple par rapport à la leur...



Photo : un point de passage israélien à l'entrée de la Mosquée d'Ibrahim à Hébron également connue sous le nom de Tombeau des Patriarches.



Une anecdote ?


On passait de Hébron, qui est une ville sous tension, à Ramallah. En fait ce sont des villes où on a un point de passage contrôlé par les Israéliens. Et au point de passage, il y avait un palestinien qui nous a dit qu'on avait de la chance parce que nous on pouvait passer facilement d'une ville à une autre (en France). Lui, tous les jours il fait Hébron-Ramallah et passe par ce point de passage. Parfois, le soir, il ne peut pas rentrer chez lui, car les soldats israéliens ne veulent tout simplement pas. Nous, on a subi ça quand nous sommes arrivés devant l'entrée du point de passage. Le soldat nous a dit  : «  Non vous ne passez pas ».  Et il a fermé le point de passage. Nous avons du attendre 30 minutes.  Dire qu'ils sont chez eux et qu'ils ne peuvent pas faire ce qu'ils veulent  ! Cest vraiment humiliant, nous l'avons ressenti...

"Mais la Palestine et ses alentours est aussi riche, en tourisme, par exemple".

 

    Photo : Imène devant le Dôme du Rocher, haut lieu culturel et touristique (aussi appelé  Al Qods)



Quand on entend « Palestine » on entend « Guerre ». Qu'en penses-tu ?


Quand nous sommes partis à Jérusalem, une ville qui est sous contrôle israélien, il y avait des soldats de partout, les palestiniens peuvent se faire contrôler à tout moment. Hébron est également une ville sous contrôle israélien. Un jeune Palestinien m'a rapporté qu'ils se font humilier : on leur pille leurs magasins, on leur jette des ordures dessus...

Bon là, je vous parle du côté « occupé ». Mais la Palestine et ses alentours est aussi riche, en tourisme, par exemple. Il y  a Jéricho qui est la ville la plus vieille du monde. Ou encore Jérusalem avec la  Mosquée d'Al Qods ou Beit Sahour qui est une ville magnifique...Ramallah est la ville où se trouve le tombeau de Yasser Arafat ...

Il faut que les gens arrêtent de croire tout ce qui est raconté dans les médias. Nous, avant de partir en Palestine on se disait qu'on allait leur amener des affaires, pour les pauvres … Alors que c'est limite eux qui pourraient nous donner des affaires ! Les Palestiniens qu'on a vu ce ne sont pas les Palestiniens qu'on nous montre à la télé : ce ne sont pas les Palestiniens de la Bande de Gaza*.



Sérieusement, t'es-tu sentie en sécurité ? Voir des soldats partout t’a-t-il fait peur ?


Quand je suis arrivée à Jérusalem, je ne me sentais pas du tout en sécurité.  On était dans le quartier musulman et quand je voyais que, dans le quartier musulman même, il y avait des Israéliens qui te pointaient avec leurs armes, je me demandais s'il était possible de dormir ici... Les premiers jours c'était vraiment impressionnant. Sinon; il y a des villes où, comme en France, tu peux te sentir en sécurité. La ville de Ramallah est une ville très accueillante et les gens nous ont reçu très chaleureusement.  On nous a offert du thé, des gâteaux... Ou encore à Beit Sahour, les habitants chez qui on a dormi étaient très gentils, ils nous ont super bien accueillis. On oubliait le conflit israélo-palestinien.

"Quand je voyais que, dans le quartier musulman même,  il y avait des Israéliens qui te pointaient avec leurs armes, je me demandais s'il était possible de dormir ici..."




Vous avez visité Gaza ?


Non, la Bande de Gaza est un territoire où personne ne peut entrer. De plus notre projet n'était pas avec Gaza mais avec Beit Sahour.

Tu serais prête à participer à nouveau à un tel projet ?

Ah sans souci ! et sans hésitation !


Est ce qu'il faudrait organiser encore plus de projets comme celui-ci ?


Oui, en fait, car nous les jeunes, sommes la génération de demain. Si nous en tant que jeunes on ne le fait pas, alors personne ne le fera. Si on ne prend pas en compte qu'il y a d'autres jeunes dans d'autres pays alors personne ne le prendra en compte.


Y a t-il un projet fixé pour les années à venir ?

Non pas encore.


Combien les palestiniens étaient-ils quand ils sont venus en France et que leur avez-vous fait visiter ?

Ils étaient quinze : dix jeunes et cinq accompagnateurs. Ils sont arrivés à Lyon et  on leur a fait visiter Fourvière, Le Vieux-Lyon. Nous avons été à Confluence et à Bellecour car ils voulaient faire du shopping.
Ensuite on les a emmenés à Paris : on leur a montré la Tour Eiffel, Notre-Dame, les Champs-Elysées, les Invalides et le Louvre qu'ils voulaient aller visiter impérativement
(pour eux la France est indisociable du Louvre, ndlr). Ensuite nous sommes allés dans la ville de Roman, ville partenaire  pour le projet.


Quelles images ont-ils eu de la France ?


Ils ont eu plutôt une bonne image de la France.



Vous restez en contact avec eux ?

Oui bien sûr grâce aux réseaux sociaux.




Déjà, l'année dernière un projet de « Stade pour Gaza »  avait été mis en place afin que les jeunes Palestiniens puissent s'épanouir dans le sport. Le Grand Lyon a pris l'initiative de renouveler ce projet  mais cette fois au Mali, pour les jeunes maliens.


* La bande de Gaza  est une bande de terre de 41 km de long sur la côte orientale de la mer Méditerranée dans le bassin Levantin, au Proche-Orient. Elle tire son nom de sa principale ville, Gaza. D'une largeur de 6 à 12 km et d'une superficie de 360 km², son territoire est entouré au nord, à l'est et au sud-est par l’État d’Israël, et au sud-ouest par l’Égypte. Ses habitants sont appelés les Gazaouis. La bande de Gaza a la particularité d'être l'une des zones les plus densément peuplées au monde tout en n'étant juridiquement rattachée à aucun État. 1,6 million de Palestiniens y vivraient.


Carte : Bande de Gaza
Source : Fabien Guillot , http://www.geographie-sociale.org/carte-gaza.php









Photo d'illustration de l'article
: d'après la carte officielle de l'ONU (consultable sur le site internet de l'ONU). En orange : les territoires occupés par Israël dont les territoires palestiniens de Cisjordanie (nommée "West Bank" sur la carte, version anglaise) et de Gaza. Les villes encadrées en rouge sont celles qu'a pu visiter Imène et son groupe.




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Commentaires

par serrurier paris 6 le Jeudi 09/02/2017 à 11:28

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